Si vous avez contracté un prêt immobilier conjointement avec votre partenaire, la situation peut devenir encore plus délicate.
Ce processus, connu sous le nom de désolidarisation, peut sembler ardu, mais permet de séparer les responsabilités financières entre les deux parties.
Que vous soyez marié, pacsé ou en union libre, comprendre comment vous désolidariser d’un prêt commun est crucial pour protéger vos intérêts financiers et avancer sereinement.
Cette démarche implique plusieurs étapes, allant de la négociation avec la banque à la gestion des documents nécessaires.
Les premières étapes de la désolidarisation
Dès que vous envisagez une séparation ou un divorce, l’un des premiers réflexes est de penser à la gestion de vos finances communes, notamment à la désolidarisation de votre prêt immobilier.
La première étape consiste à informer votre banque de votre situation. Il est essentiel de le faire dès que possible pour éviter tout malentendu ou complication future.
Vous devrez ensuite fournir une lettre de désolidarisation à la banque. Ce document officiel indique votre intention de mettre fin à la solidarité financière avec votre conjoint pour le crédit immobilier.
La lettre de désolidarisation doit être signée par les deux parties et préciser clairement la répartition des responsabilités financières.
Il est également utile de consulter un notaire pour s’assurer que tous les aspects légaux sont correctement traités.

Le notaire peut vous guider sur les implications juridiques de la désolidarisation et vous aider à formaliser votre accord de manière officielle.
Il est judicieux de contacter un conseiller financier pour une analyse approfondie de votre situation et pour évaluer les options de rachat de soulte ou de rachat de prêt.
Négocier avec la banque
Une fois que vous avez informé votre banque et fourni les documents nécessaires, la négociation commence.
La banque doit approuver la désolidarisation du prêt immobilier, et cela peut impliquer une évaluation rigoureuse de la situation financière de l’emprunteur restant.
Le taux d’intérêt du prêt peut également être réévalué. Si l’emprunteur restant a une bonne capacité de remboursement, il peut être possible de renégocier les conditions du contrat de prêt.
Toutefois, si la banque estime que l’emprunteur restant ne peut pas assumer seul le remboursement, elle peut refuser la désolidarisation.
Dans ce cas, plusieurs options s’offrent à vous. Vous pouvez envisager de vendre le logement pour rembourser le prêt en cours.
Une autre solution consiste à recourir à un rachat de crédit, ce qui vous permet de restructurer la dette et de faciliter le remboursement.
N’oubliez pas de mettre à jour votre assurance emprunteur. En cas de désolidarisation, il est crucial de revoir les termes de l’assurance pour s’assurer qu’elle couvre adéquatement l’emprunteur restant.
Les implications légales et financières
La désolidarisation d’un prêt immobilier ne se limite pas à une simple formalité administrative. Elle comporte également des implications légales et financières importantes.
Comprendre ces implications est essentiel pour prendre des décisions éclairées et éviter des surprises désagréables.
Tout d’abord, la désolidarisation met fin au principe de solidarité qui existait entre les co-emprunteurs.
Cela signifie que l’emprunteur restant devient seul responsable du remboursement du prêt.
En cas de défaut de paiement, la banque ne pourra pas se retourner contre l’autre emprunteur.
Il est important de noter que la désolidarisation peut entraîner des frais supplémentaires.
Ces frais peuvent inclure des frais de dossier, des frais de notaire et éventuellement des pénalités de remboursement anticipé.
- Frais de dossier
Les frais de dossier varient selon la banque, mais ils oscillent en général entre 100 et 500 euros. Certaines banques renoncent toutefois à ces frais si vous êtes un bon client ou si vous avez d’autres produits financiers avec elles.
Si votre banque applique des frais de dossier de 300 euros par exemple, elle n’ajoutera que ce montant aux coûts de la désolidarisation.
- Frais de notaire
Si la désolidarisation nécessite un acte notarié, comme un changement de propriété ( lorsque l’un des co-emprunteurs rachète la part de l’autre), des frais de notaire s’appliquent. Ceux-ci sont généralement calculés en pourcentage de la valeur du bien ou du montant racheté, souvent entre 2 % et 3 % de la valeur de la part rachetée.

Pour un bien immobilier d’une valeur de 300 000 euros par exemple où l’un des co-emprunteurs rachète la part de 150 000 euros, les frais de notaire se situeraient autour de 3 000 à 4 500 euros.
- Pénalités de remboursement anticipé
Au cas où la désolidarisation entraînerait un remboursement anticipé du prêt (si le bien est par exemple vendu pour rembourser le crédit), la banque peut appliquer des pénalités. Ces dernières sont généralement équivalentes à 3 % du capital restant dû ou à 6 mois d’intérêts, le montant le plus faible étant retenu.
Pour un capital restant dû de 200 000 euros, les pénalités de remboursement anticipé pourraient atteindre 6 000 euros (soit 3 % de 200 000 euros) ou l’équivalent de 6 mois d’intérêts sur le capital restant dû, selon ce qui est plus avantageux pour la banque.
Il est donc crucial de budgétiser ces coûts pour éviter des difficultés financières.
Il est également judicieux de consulter un avocat spécialisé en droit de la famille pour s’assurer que toutes les implications légales de la désolidarisation sont bien comprises et gérées.
Un avocat peut vous conseiller sur les meilleures stratégies pour protéger vos droits et vos intérêts financiers.
Le rôle de l’assurance emprunteur
L’assurance emprunteur joue un rôle clé dans le processus de désolidarisation. Elle garantit le remboursement du crédit en cas de décès, d’invalidité ou d’incapacité de travail de l’emprunteur.
Lorsque vous vous désolidarisez d’un prêt immobilier, il est crucial de revoir les termes de votre assurance pour vous assurer qu’ils sont adaptés à la nouvelle situation.
Si vous êtes l’emprunteur restant, vous devrez probablement souscrire une nouvelle assurance emprunteur en votre seul nom.
Il est important de comparer les offres de plusieurs assureurs pour trouver la meilleure couverture au meilleur prix.
Par ailleurs, il est essentiel de vérifier que la nouvelle assurance couvre les mêmes risques que l’ancienne.
En cas de modification des conditions de l’assurance, assurez-vous de bien comprendre les implications pour éviter toute mauvaise surprise en cas de sinistre.
Si vous avez des difficultés à trouver une nouvelle assurance emprunteur, vous pouvez faire appel à un courtier en assurances.
Un courtier peut vous aider à naviguer dans les nombreuses offres disponibles sur le marché et à choisir la meilleure option pour votre situation.
Les alternatives à la désolidarisation
Dans certains cas, la désolidarisation d’un prêt immobilier peut s’avérer compliquée ou impossible.
Heureusement, il existe des alternatives pour gérer votre situation financière en cas de séparation ou de divorce.
La première alternative est le rachat de crédit. Cette solution consiste à regrouper plusieurs crédits en un seul afin de réduire les mensualités et de simplifier la gestion de la dette.
Le rachat de crédit peut être une bonne option si vous avez plusieurs crédits en cours et souhaitez alléger votre charge financière.
La deuxième alternative est la vente du logement. Si vous ne parvenez pas à vous mettre d’accord sur la désolidarisation, vendre le bien immobilier peut être une solution pour rembourser le prêt en cours et repartir sur de nouvelles bases.
Cette option peut également permettre de partager équitablement la valeur du bien entre les deux parties.
Il est possible de recourir à un rachat de soulte. Cette solution consiste à racheter la part de l’autre emprunteur pour devenir l’unique propriétaire du bien.
Le rachat de soulte peut être une solution intéressante si vous souhaitez conserver le bien immobilier et avez les moyens financiers de racheter la part de votre conjoint.
