Vous vous demandez comment calculer la plus-value sur un terrain, quelles sont les implications fiscales et sociales, ou encore les astuces pour optimiser la vente de votre bien ?
En 2024, les règles fiscales ont connu quelques ajustements.
Qu’est-ce que la plus-value immobilière ?
La plus-value immobilière est la différence entre le prix de vente d’un bien et son prix d’acquisition.
Si vous avez acheté un terrain pour 100 000 euros en 2010 et que vous le vendez en 2024 pour 150 000 euros, la plus-value est de 50 000 euros.
Mais attention, cette somme n’est pas automatiquement imposable. Diverses déductions et abattements peuvent venir réduire ce montant imposable.
La première chose à savoir est que la plus-value brute peut être diminuée grâce à des abattements pour durée de détention.
Plus vous détenez un bien longtemps, moins vous paierez d’impôts au moment de la vente.
Ces abattements sont progressifs et peuvent même atteindre 100% après un certain nombre d’années, rendant ainsi la plus-value totalement exonérée d’impôt.
Les abattements pour durée de détention
En France, les abattements pour durée de détention sont une manière de réduire la plus-value imposable.
Ils s’appliquent de manière différente selon que l’on parle de l’impôt sur le revenu ou des prélèvements sociaux.
Pour l’impôt sur le revenu, les abattements sont les suivants :
- 6% par an après la 5ème année de détention et jusqu’à la 21ème année.
- 4% pour la 22ème année.
Ainsi, après 22 ans de détention, votre plus-value est totalement exonérée d’impôt sur le revenu.
Pour les prélèvements sociaux (17,2%), les abattements sont :
- 1,65% par an de la 6ème à la 21ème année.
- 1,60% pour la 22ème année.
- 9% par an de la 23ème à la 30ème année.
La plus-value est donc exonérée de prélèvements sociaux après 30 ans de détention.
Ces abattements sont particulièrement avantageux pour les propriétaires ayant conservé leur terrain sur une longue période.
Les exonérations possibles pour une résidence principale
Lorsque vous vendez votre résidence principale, la plus-value immobilière réalisée est totalement exonérée d’impôt.
Cette règle s’applique à condition que le bien soit effectivement votre résidence principale au moment de la vente.
Pour être considéré comme résidence principale, le bien doit être celui où vous résidez habituellement et où se situe le centre de vos intérêts familiaux et professionnels.
Des justificatifs peuvent être demandés pour prouver cette utilisation, tels que des factures de services publics ou des relevés bancaires.
D’autres exonérations existent également, par exemple pour les sessions à certains organismes publics ou privés, ou encore dans le cadre de projets sociaux ou environnementaux.
Ces exemptions sont cependant plus rares et nécessitent des conditions strictes.
Calcul de la plus-value imposable

Calculer la plus-value imposable nécessite de connaître plusieurs éléments : le prix d’acquisition, le prix de vente, et les frais annexes.
Le prix d’acquisition est celui auquel vous avez acheté le bien, majoré éventuellement des frais d’acquisition (notaires, agences, etc.) et des travaux réalisés.
Le prix de vente est quant à lui minoré des frais de vente (agence immobilière par exemple).
Une fois ces éléments déterminés, la plus-value brute est obtenue en soustrayant le prix d’acquisition du prix de vente.
Exemple de calcul :
- Prix d’acquisition : 100 000€
- Frais d’acquisition : 7 500€
- Travaux : 20 000€
- Prix de vente : 150 000€
- Frais de vente : 10 000€
Plus-value brute = 150 000€ – (100 000€ + 7 500€ + 20 000€) = 22 500€
Ensuite, les abattements pour durée de détention sont appliqués pour obtenir la plus-value imposable.
Impact fiscal et social de la cession d’un terrain
La cession d’un terrain peut avoir des implications fiscales et sociales importantes.
La plus-value est soumise à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. En 2024, l’impôt sur le revenu s’élève à 19% et les prélèvements sociaux à 17,2%.
Pour illustrer, reprenons notre exemple précédent avec une plus-value brute de 22 500€.
Supposons un abattement de 20% pour la durée de détention, soit une plus-value imposable de 18 000€.
- Impôt sur le revenu : 18 000€ * 19% = 3 420€
- Prélèvements sociaux : 18 000€ * 17,2% = 3 096€
Le montant total d’imposition s’élèvera donc à 6 516€.
Il est crucial de bien comprendre ces implications fiscales pour éviter les mauvaises surprises et optimiser la vente de votre terrain.
Stratégies pour optimiser la vente de votre terrain
Pour maximiser la value de votre terrain, plusieurs stratégies peuvent être mises en place. Tout d’abord, il est souvent judicieux de valoriser le terrain en le rendant constructible.

Un terrain constructible a en général une value supérieure à un terrain à bâtir non aménagé.
Ce processus peut nécessiter des démarches administratives et des investissements, mais le jeu en vaut souvent la chandelle. Voici certaines d’entre elles.
Études préliminaires
- Étude géotechnique : analyse de la nature du sol et identification des contraintes éventuelles : entre 1 000 et 2 000 euros.
- Étude d’impact environnemental : obligatoire dans certains cas : entre 2 000 et 10 000 euros selon la complexité du projet.
Démarches administratives pour l’obtention de certaines autorisations
- Modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU) au cas où le terrain n’est pas dans une zone constructible. Les frais pour ce processus peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros.
- Obtention du permis d’aménager pour diviser le terrain en lots ou réaliser des travaux d’aménagement : de 500 à 2 000 euros.
Frais de viabilisation
Les coûts dépendent de la distance aux réseaux existants :
- Raccordement à l’eau potable : entre 500 et 2 000 euros.
- Raccordement à l’électricité : entre 1 000 et 3 000 euros.
- Raccordement au gaz : environ 1 000 euros.
- Assainissement : entre 3 000 et 10 000 euros suivant le système collectif ou individuel.
Frais de notaire et taxes
- Frais de notaire : 7 à 8 % environ du prix du terrain.
- Taxe d’aménagement : calculée suivant la surface créée et le taux fixé par la commune, elle peut représenter une somme significative.
Aménagements supplémentaires
Si besoin :
- Création de routes d’accès : Le coût dépend de la distance et de la nature des travaux, pouvant varier de 10 000 à 50 000 euros.
- Éclairage public : obligatoire dans certaines zones, avec des coûts variables selon l’étendue du réseau à installer.
La mise en vente au bon moment est essentielle. Le marché immobilier fluctue, et une bonne connaissance des prix en vigueur au moment de la cession peut faire une grande différence.
Une vente réalisée en période de forte demande peut vous permettre de négocier un prix de vente plus élevé.

Une réflexion sur “Comment fonctionne la plus-value sur un terrain ?”