La Loi Boutin, promulguée en 2009, a révolutionné le monde de l’immobilier en France en redéfinissant les critères de calcul de la surface habitable d’un logement. Mais qu’est-ce qui se cache réellement derrière cette réglementation ?
La surface habitable selon la Loi Boutin
La loi de Christine Boutin ne se contente pas de modifier les règles du jeu, elle redéfinit complètement le terrain.
La surface habitable se distingue désormais de la superficie Carrez, bien connue des copropriétaires. Si vous envisagez de louer un logement, il est crucial de bien comprendre cette distinction.

La surface habitable inclut les espaces où vous vivez effectivement, c’est-à-dire sans prendre en compte les murs, cloisons, escaliers, etc. Par conséquent, un diagnostic précis est indispensable pour éviter tout malentendu avec votre locataire.
La mesure de la surface habitable, telle que stipulée par la Loi Boutin, ne se contente pas de calculer la superficie brute. Elle tient compte des espaces disponibles pour les activités quotidiennes dans un logement. Ceci dit, dans la mesure de cette surface habitable, on doit considérer les pièces principales, mais aussi les couloirs, les dégagements et les sous-pentes si leur hauteur fait plus de 1,80 mètres.
Par exemple, les bailleurs doivent s’assurer que le mesurage est réalisé correctement, car une erreur pourrait conduire à des litiges coûteux.
La loi impose également une exigence de transparence, incitant à une communication claire des dimensions lors de la rédaction du bail. Pour les propriétaires, c’est l’occasion d’offrir une description plus précise et attractive de leur bien.
Les implications pour les propriétaires et les bailleurs
Comprendre la Loi Boutin est devenu un impératif pour tout propriétaire ou bailleur souhaitant louer son bien.
Non seulement elle dicte la manière dont la surface habitable doit être calculée, mais elle impose également une obligation d’information envers le locataire. Cette obligation de transparence est cruciale en cas de litige, notamment si la surface n’a pas été correctement déclarée. Mentionner cette surface habitable dans le bail est donc une obligation.
Pour les propriétaires, il est impératif de faire appel à un professionnel pour réaliser le diagnostic de la superficie habitable. Cette démarche garantit que les données présentées dans le bail sont exactes et conformes à la législation en vigueur.
Dans le cadre de la mise en location d’un bien, un agent immobilier peut vous faire le calcul de cette surface habitable et cette prestation devrait être incluse dans la commission qu’il touche. Si vous gérez vous-même votre bien, l’intervention de l’agent peut être facturée entre 100 et 200 euros.
Un propriétaire négligent pourrait se retrouver face à des demandes de diminution du loyer, voire des pénalités financières si la superficie réelle d’une habitation est inférieure à celle annoncée.
La Loi Boutin encourage une approche plus proactive de la part des bailleurs. En mettant en avant la surface habitable exacte, vous mettez toutes les chances de votre côté pour attirer des locataires potentiels et établir une relation de confiance dès le départ.
Une communication claire et transparente peut non seulement renforcer votre crédibilité, mais également minimiser les risques de contentieux.
Les différences entre la Loi Boutin et la Loi Carrez
Dans le monde complexe de l’immobilier, deux lois se démarquent par leur importance : la Loi Boutin et la Loi Carrez. Elles régissent toutes deux le calcul de la superficie mais s’appliquent dans des contextes différents. Comprendre leurs différences est essentiel pour tous ceux qui se lancent dans une vente ou une location.
La Loi Carrez, adoptée en 1996, concerne exclusivement les biens en copropriété. Elle exige que la superficie privative soit mentionnée lors d’une vente. Cette loi a pour objectif d’offrir une protection aux acheteurs en garantissant une information précise sur la taille du bien.
À l’inverse, la Loi Boutin s’applique principalement à la location résidentielle. Son champ d’action est axé sur la surface habitable, laquelle doit être communiquée au locataire dans le cadre d’un bail.
Si on a bien compris que la Loi Bouton est à appliquer pour les biens en location, c’est tout de même la Loi Carrez qui entre en jeu dès qu’il s’agit de bien en propriété.
S’il est essentiel de respecter ces deux législations, sachez qu’elles ne sont pas interchangeables.

La Loi Boutin exige un calcul de la surface habitable, excluant les cages d’escaliers, caves, sous-sols, et autres combles non aménagés, tandis que la Loi Carrez inclut certains de ces espaces dans son calcul. Pour la Loi Carrez, on ne compte pas les parties communes comme les couloirs partagées et les escaliers.
Comment réaliser un mesurage exact ?
Réaliser un mesurage précis de votre logement n’est pas une tâche à prendre à la légère. Cette étape cruciale requiert une attention méticuleuse afin d’éviter les erreurs qui pourraient entraîner des complications légales et financières.
La Loi Boutin impose ainsi une méthode rigoureuse pour garantir une mesure exacte de la surface habitable.
Pour commencer, il est recommandé de faire appel à un professionnel du diagnostic immobilier. Notez qu’il n’y a pas que l’agent immobilier qui peut intervenir ici, car un diagnostiqueur immobilier ou encore un architecte peut également faire un mesurage précis.
Ces experts disposent des outils nécessaires et de l’expertise requise pour réaliser un calcul précis. Aujourd’hui, certains professionnels ont même recours à des outils numériques.
Ils prennent en compte l’ensemble des éléments qui constituent la surface habitable, tels que les murs porteurs, les cloisons, et les cages d’escaliers, qu’ils excluent du calcul final. De même, les vérandas et loggias peuvent être prises en compte sous certaines conditions, nécessitant une évaluation astucieuse.
En tant que propriétaire ou bailleur, agir avec transparence et précision évitera les litiges. Un mesurage conforme aux directives de la Loi Boutin vous protège légalement et financièrement.
Les conséquences d’une mauvaise déclaration de surface
Une déclaration incorrecte de la surface habitable peut avoir de lourdes conséquences, tant au niveau légal que financier.
La Loi Boutin ne fait pas de compromis à ce sujet et impose des sanctions sévères pour les bailleurs qui ne respecteraient pas ses dispositions.
Si la superficie réelle de votre habitation est inférieure à celle annoncée dans le bail, le locataire est en droit de demander une réduction du loyer, voire une annulation du bail. En cas de mauvaise foi ou de tentative de fraude de la part du propriétaire, il s’expose à des pénalités financières.
Pour éviter de telles déconvenues, il est essentiel de s’assurer que le mesurage est correct dès le départ. Un diagnostic immobilier réalisé par un professionnel certifié est la meilleure garantie contre les erreurs.
